Le mariage

Je voulais vous raconter une histoire qui s’est déroulée en Seine et Marne.
Ils étaient deux,
L’un était né à Meaux, l’autre à Coulommiers.
Ils ont passé leur enfance dans le pays Briard.
Ils se connaissaient sans se fréquenter.


A l’adolescence, il y a eu comme un drame.
L’un d’eux a dû quitter sa terre natale,
La maison qui l’avait vu grandir.
Ce fut l’exil vers Coulommiers.

Dans sa nouvelle maison toute neuve,
Il avait emmené tous ses petits jouets
On avait pris soin de l’installer près d’un copain
En pensant qu’un jour,
Ils deviendraient les meilleurs amis du monde.
Ils ont vécu ensemble, côte à côte
En se regardant, se disputant, se jalousant …
Comme des vrais adolescents.
C’était l’age bête.
Il avait tout de même réussi à avoir des jouets en commun : 1 robin et 1 rallye.
Malgré tout, ils avaient quand même envie
de se tenir chaud ces deux-là.
Ils avaient bien envie de se rapprocher,
De vivre quelque chose ensemble.
C’est un jour de juillet que tout a commencé.
Un jour tout gris,
Un jour où l’on a envie de refaire le monde.
Comme ils n’étaient pas assez courageux,
Ils décidèrent de refaire leur petit monde à eux.

Le premier a décollé les trois lettres toute jaunes
Qui les ressemblaient.
Un deuxième a commencé à déménager le frigo
Pour s’installer chez l’autre.
Puis ce fut le tour du bar.

Il y a même un qui a même voulu souder la porte d’entrée.
Pour pas que Michel ait d’ennui,
On ne donnera pas son nom.

On avait commencé à s’installer chez la fiancée.
Maintenant, il fallait en parler aux parents.
Comment leur dire ?
Quand leur dire ?
Es-ce que l’on n’aurait pas dû demander avant de s’installer ?
Il fallait peut-être les mettre devant le fait accompli ?
Leur demander gentiment ?
On était peut-être allés trop Loing ?
Comme on avait déjà apprécié la chaleur
du lit de la fiancée,
c’était dur de revenir en arrière.
Bref il fallait aboutir sans rien casser.

Après de longues palabres,
La stratégie fut vite décidée.
On allait gentiment demander aux parents pour se marier.
Puis s’ils n’étaient pas d’accord,
On les forcerait à fixer la date du mariage.

Ce qui fut dit, fut fait.
On a publié les bans,
On a fixé la date du mariage.

Ils ont mis leurs petits ensembles
Ces petits tout blancs
Qui ont deux ailes comme les anges.
Ils sont en train de les choyer, de les dorloter
Ils sont en train de préparer des voyages dans les nuages.

On en a profité pour refaire
Une grande maison pour tout le monde.

Aujourd’hui, c’est le repas de noce.
Ils sont tous ensemble,
Ils s’aiment
Et c’est beau l’amour.

Jean-Luc Pellerin
Samedi 17 décembre 2005.