Pour commencer, je vais expliquer le titre. J’ai manqué le 750km officiel de peu. Le circuit comme prévu faisait 751km, mais j’ai tourné les points de virage à l’intérieur des secteurs de 500m, et non derrière les points. Dans ce cas, la Netcoupe valide le comme prévu mais retire les rayons des secteurs de virage. Ce n’est pas grave, ça n’enlève rien au vol. D’autant plus, que le 750km n’était pas du tout prémédité ! Je n’avais jamais vraiment pensé au 750km. En tout cas pas ce matin-là en me levant…

La journée était annoncée très bonne, en témoigne l’image satellite du jour. Tellement bonne qu’on avait géré la répartition machine la veille (très bonne initiative, à reproduire si on souhaite encourager les vols sur la campagne). J’ai la chance de me voir attribuer le F-CISA, que je configure en 15m. On est arrivé (très) tôt, on a ballasté (très) tôt, pour moi 140l, et on met en piste (très) tôt. Mais comme d’habitude, on hésite et tergiverse sur le circuit à réaliser. Quelle distance, 600km ? Est-ce trop ambitieux ou pas assez ? Quelle zone de vol, le sud, où il est annoncé des gros plafonds mais un passage en thermique pur assez tôt ou le Nord qui est annoncé moins bon ?

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D’un coup, Valentin annonce qu’il tente le 750km…Banzaï je vais le suivre !  Au moment de rentrer le circuit dans le calculateur, je dois avouer que j’ai l’estomac qui se noue un peu : LFPK – Avallon – Cambrai – LF5122 (base ULM à l’est de Reims) – LFPK, c’est un peu impressionnant. Même en imaginant tourner à 100km/h de vitesse moyenne, ça fait un vol de 7h30. Un domaine de vol encore inconnu pour moi…Bon dans ces cas-là, il ne faut pas trop réfléchir, on verra bien !

 

Ça décolle vers 11h, du jamais vu dans l’histoire récente à Coulommiers ! Encore un grand merci au treuilleur ! Valentin est le premier, je décolle dans la foulée. La météo est déjà bien établie, il y a déjà 1000 – 1100m de plafond au Nord de la Seine, et 1500m au Sud. J’ai un peu de mal sur la première branche. Du mal à centrer les premiers varios. J’avance avec une certaine prudence vers Avallon et les contreforts du Morvan, le sol monte par là-bas. Valentin me met 20km dans la vue dès le début, que je ne rattraperai jamais.

La remontée Avalon à Cambrai se passe beaucoup mieux pour moi, de beaux alignements, je vole haut, ça avance bien. Je maintien l’écart avec Valentin. Petite erreur de préparation du circuit : je choisi une route un peu trop ouest après le passage de la seine du Sud vers le Nord. Je n’ai pas du tout  anticipée la classe A et les zones de Coulommiers. Je suis obligée de descendre à 1350m et faire un virage à 90° vers la Ferté Gaucher.  Un peu plus loin on devra contacter le SIV pour confirmer la fermeture d’une zone aérienne au Nord de Reims. Comme quoi,,il faut toujours prendre le temps de tracer le circuit sur la carte (ce que j’avais fait)  et d’analyser la zone de vol avant de décoller (ce que je n’avais pas trop fait).

Les choses semblent se compliquer en arrivant sur la Marne, le ciel est beaucoup plus chargé, il y a dû y avoir des étalements qui sont en train de se résorber lentement. On lève le pied, on tâte la masse d’air. Et je suis très surprise de trouver des conditions encore très bonnes. Il y a de très bons varios aux niveaux des tâches de soleil laissées par l’étalement.

Et la bonne surprise continue en arrivant sur St Quentin puis Cambrai où nous trouvons des alignements de folie. Au final, c’est une centaine de km sans spiraler qui nous sont offerts. A un moment où, il faut avouer, la fatigue commence à se faire sentir. Nous sommes ne partis depuis pas loin de 5h, sur un rythme de vol très soutenu !

Le reste du vol se passera très bien même si la météo nous offre une dernière petite difficulté au niveau du dernier point de virage qui est dans le bleu. Posée peu après 18h, même pas en retard pour l’apéro !

En conclusion, je souhaite remercier vivement Valentin pour nous avoir lancé cette aventure de 750km, et pour les infos passées tout au long du circuit.

Si on regarde quelques statistiques :

  • Vitesse moyenne sur le circuit 103,6km/h, soit 7h15 pour boucler le circuit
  • Vario moyen intégré sur le circuit : 2m/s (c’est pas terrible aux vues de la météo) mais une finesse moyenne sur le circuit de 74 (pas mal pour un planeur qui en tire 45)
  • J’ai bien exploité la tranche haute de la masse d’air, en travaillant dans une bande 1300m – 1900m/2000m d’altitude et sans descendre en dessous de 900m

AU final, je suis contente d’avoir réussi à maintenir l’écart de 20km avec Valentin tout au long du vol, mais il a fallu cravacher. J’ai trouvé qu’un vol de 750km c’est un vrai marathon ! Il y a une vraie différence de temps de vol et d’intensité par rapport à un circuit de 500km. J’ai essayé de ne pas trop regarder la distance restant à parcourir sur le calculateur. C’est un peu impressionnant de se rendre compte qu’à 14h et en repassant la Seine vers le Nord il reste encore 450km à parcourir.

Il me reste plus qu’à le refaire, en passant derrière les points de virage !