Je pars à Issoudun avec l’appréhension de participer à mon premier vrai grand concours: un international, et avec encore en tête la vache de mon dernier vol d’entraînement kilomètre 9 de coulommiers. Mais je suis super motivé de participer et de pouvoir me tester face à une concurrence de haut niveau. Pour ce concours je fais équipe avec Bertrand D. sur notre F-CHTU.
Arrivés à Issoudun, toute l’appréhension disparaît et c’est l’enthousiasme qui prend le dessus. Les planeurs sont beaux, beaucoup plus récents que notre Duo-Discus Turbo vieillissant mais notre machine est prête, le flarm fonctionne enfin et les ailes n’ont jamais été autant polishées.
Côté météo, on comprend très vite que les belles journées vont être rares. Le vent souffle et les varios sont faibles et hachés.
Notre TU est lourd, à quelques dizaines de kilo de la masse max sans ballast. Loin des conditions idéales donc!
Le premier briefing confirme nos craintes: épreuve annulée. Un peu plus de temps pour préparer la machine, étudier la carte VAC du terrain, et discuter des stratégies avec Maxime et Valentin.
La météo des jours suivants ne s’améliore pas vraiment. La direction de course hésite longuement puis nous envoie quand même le lendemain sur un AAT de 100km, le minimum pour que l’épreuve soit validée.
Cette épreuve ne fut pas une grande réussite pour nous. On a patienté le long de la ligne après son ouverture tout en essayant de monter mais les varios étaient rares et le vent se renforçait.
Clairement les kilos en trop du duo motorisé et des pilotes n’ont pas aidé. On rate le créneau définitivement et on rentre au terrain sans même avoir rejoint le premier point de virage.
Le lendemain, un circuit de 279km nous fait traverser la Sologne du sud au nord puis d’est en ouest avec une branche de plus de 100km face au vent. On s’accroche pour rester collés au peloton. La grosse déception de la veille n’entache en rien notre motivation. On change régulièrement de « pilot in command » pour garder un pilotage propre. La communication dans le cockpit fonctionne, on discute beaucoup des choix tactiques, des ressentis de la masse d’air et de la position des concurrents. On rentre au terrain après un plané final de plus de 60km, contents de nous et de notre classement.
Les jours se suivent et se ressemblent. Les grains se succèdent sur Issoudun. L’organisation annule encore une journée d’épreuve puis nous envoie consécutivement sur 2 AAT berrichons de 103 et 160km. La météo reste inchangée, varios mous, plafond bas, masse d’air ultra-humide. On remonte doucement au classement en misant sur la régularité.
Le huitième jour du concours, une petite éclaircie météo nous permet de nous aligner sur un circuit de plus de 300km. En local d’Issoudun, les conditions sont meilleures. La première branche est bonne. Les plafonds montent rapidement et les varios dépassent enfin les 2m/s. La plaine céréalière au sud de Vierzon a séché rapidement et l’impact des précipitations des jours précédents est quasiment imperceptible.
La deuxième branche du circuit longe le sud de la Sologne vers l’ouest. La forêt couvre les trois quarts de la zone. Le sol pauvre, argilo-sableux, n’a pas eu le temps de chauffer. Il est encore gorgé d’eau. Les conditions sont beaucoup moins bonnes, loin des prévisions annoncées au briefing. On enchaîne les points bas. Notre vitesse moyenne chute. Les concurrents se vachent. On avance de champs en champs dans cette région où les zones posables se comptent sur les doigts d’une main. On arrive tout de même à rejoindre Gien, troisième des 4 points de virage du circuit, à 540m QNH. La question n’est plus de savoir si l’on va se vacher mais quand. A 18h local, un voile de cirrostratus anéantit tout espoir de retrouver une ascendance. On avance à finesse max et nous finissons notre vol dans un champ quelques minutes plus tard.
On apprendra plus tard que seuls 4 des 35 participants ont réussi à finir le circuit et seulement 3 à rejoindre le terrain.
Les deux dernières journées de vol sont sans surprise annulées. Le classement est donc figé après cette 5ème et dernière épreuve. On termine à la 18ème place sur 35 participants, avec la furieuse envie de retenter notre chance l’été prochain.
Les vols:
https://www.weglide.org/flight/81950
https://www.weglide.org/flight/81711